Hercule et l’Hydre de Lerne de Gustave Moreau

Hercule et l’Hydre de Lerne est une huile sur toile de Gustave Moreau (Paris 1826 – idem 1898) conservée aujourd’hui  à Chicago, The art Institute. Elle mesure 179.3 cm de haut par 153 cm de large.

Hercule et l’Hydre de Lerne de Gustave Moreau. Salon de 1876, The Art Institute of Chicago. The Yorck Project: 10.000 Meisterwerke der Malerei.

Ce tableau représente le deuxième des douze travaux d’Hercule. Dans un  paysage rocheux, Hercule, reconnaissable à la peau de lion sur la tête et à sa massue, fait face à l’Hydre  un monstre à sept têtes qui terrorisait les marais de Lerne près d’Argos.  Les corps de ses victimes se trouvent au premier plan. Gustave Moreau a choisi de représenter le moment précédent le combat, l’instant où les adversaires s’observent  et se jaugent.

L’artiste eut besoin de plusieurs centaines d’études préparatoires pour réaliser cette œuvre : il est allé étudier les reptiles au Muséum d’histoire naturelle pour peindre cet animal monstrueux, chaque tête correspond à un serpent existant. Il s’est également inspiré du David de Michel-Ange pour réaliser le personnage d’Hercule ou d’Echo et Narcisse de Poussin pour le corps des victimes.

Gustave Moreau présente cette peinture au Salon de 1876 après sept ans d’absence car il avait été très affecté par la guerre de 1870 et les évènements de la Commune qui avaient suivi. Pendant ces quelques années, l’artiste a mis au point un nouveau style en marge des courants de son époque dont Hercule et l’Hydre de Lerne est un des premiers essais. Certains détails de la toile, comme l’arc du héros, semblent avoir été rajoutés, ciselés. Ces éléments annoncent le travail de Gustave Moreau dans les représentations de Salomé ou de Jupiter et Sémélé

Gustave Moreau a eu une grande influence sur ses successeurs : il a marqué le courant symboliste et les débuts de l’abstraction par ses aquarelles mais aussi par son travail de professeur à l’Ecole des beaux-arts. Il fut un maître très apprécié de ses élèves (Matisse, Rouault) car il les laissait s’exprimer selon leur tempérament sans les contraindre.

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